Volumes et prix de l'immobilier à fin mars 2022
Un bon début d'année en termes d'activité et des évolutions de prix toujours plus modérées pour les appartements que pour les maisons
L’activité a été dynamique en Ile-de-France en ce début d’année 2022, après le ralentissement de la fin d’année dernière. Le nombre de ventes de logements anciens du 1er trimestre 2022 est équivalent à celui de l’excellent 1er trimestre 2021. Depuis plusieurs trimestres, le marché parisien a retrouvé des couleurs en termes d’activité. L’érosion des valeurs et des vendeurs plus enclins à la négociation, expliquent sans doute cette amélioration.
Les évolutions des prix en Ile-de-France restent assez inhabituelles, avec des hausses de prix plus fortes pour les maisons que pour les appartements. Les augmentations des prix sont par ailleurs plus marquées en Grande Couronne qu’en Petite Couronne.
Le choc de la guerre en Ukraine, et ses conséquences sur le contexte économique, avec une accélération de l’inflation et des premières hausses des taux d’intérêt pourraient peser, à terme, sur la solvabilité des ménages.
A l’inverse, ce climat anxiogène et incertain confirme tout l’intérêt d’être propriétaire, pour pouvoir disposer d’un bien que l’on peut occuper ou louer et pour protéger un capital.
Au 1er trimestre 2022, le marché reste très dynamique
Les volumes de ventes de logements anciens en Ile-de-France des trois premiers mois de 2022 sont stables par rapport à la même période en 2021 (+1%) et supérieurs de 12% par rapport au premier trimestre moyen, de ces dix dernières années.
Globalement, et au-delà de quelques tendances moins favorables observées ponctuellement par certains notaires en ce début d’année, les perspectives restent bien orientées pour les prochains mois. Au demeurant, après trois années exceptionnelles, un fléchissement de l’activité ne ferait que concrétiser un retour à la normale.
Quelques contrastes régionaux se sont dessinés au 1er trimestre 2022, avec un marché parisien qui confirme de mois en mois son dynamisme : près de 9 000 ventes y ont été signées au 1er trimestre 2022, soit 8% de plus qu’au 1er trimestre 2021 et surtout 13% de plus qu’un 1er trimestre moyen de 2012 à 2021.
Au 1er trimestre 2022, les ventes d’appartements se sont consolidées par rapport à la même période en 2021 en Petite Couronne (+1%) et en Grande Couronne (+2%) et elles restent supérieures à la moyenne de ces dix dernières années (respectivement +7% et +23%).
En revanche, le marché de la maison a été moins dynamique, après il est vrai une période tout à fait exceptionnelle. Mais les hausses de prix confirment l’attractivité de ce marché qui bute sur le manque d’offre.
Prix : tendance très légèrement baissière dans Paris et quelques hausses en Petite et en Grande Couronne, après le ralentissement de la fin d’année dernière
Si les volumes de ventes d’appartements sont restés dynamiques, les prix n’ont pratiquement pas évolué en un an en Ile-de-France au 1er trimestre 2022, dans la continuité de ce que l’on observait déjà au 4e trimestre 2021.
La hausse des prix est limitée à 2% en un an pour les appartements en Petite Couronne au 1er trimestre 2022. D’après nos indicateurs avancés sur les avant-contrats, cette modération se prolongerait, avec des hausses annuelles attendues de moins de 1% en juin et juillet 2022. En Grande Couronne, la hausse annuelle des prix, passée à 4,8% au 1er trimestre 2022 reviendrait autour de 4% d’ici juillet.
A Paris, l’érosion des prix se prolonge, à un rythme assez proche de celui observé entre 2013 et 2015. Le prix au m² a reculé de 10 600 € au 4e trimestre 2021 à 10 520 € au 1er trimestre 2022, et il devrait continuer d’osciller autour de 10 500 € jusqu’en juillet 2022.
La pression de la demande sur les maisons depuis le début de la crise sanitaire conduit à une hausse annuelle des prix de 5,7% au 1er trimestre 2022 qui remonterait à 7,2% en juillet 2022 en Ile-de-France. Au début de l’été, la maison en Grande Couronne connaîtrait les plus fortes augmentations de prix de la région.
Des incertitudes renforcées suite aux différents chocs mais des facteurs de résistance à court terme
Le 1er trimestre 2022 a été marqué par le déclenchement de la guerre en Ukraine, un conflit tragique, géographiquement proche et aux conséquences multiples. Cette crise majeure a renforcé les goulots d’étranglement de la production et les tensions sur les matières premières, amplifiant le choc inflationniste qui se dessinait.
Les économies sont donc soumises à une nouvelle et rude épreuve entre la guerre et ses conséquences, la recrudescence du Covid dans certains pays, l’accélération de l’inflation et les perspectives d’un resserrement monétaire, limitant l’accès au crédit et renchérissant les taux d’intérêt. L’ensemble de ces chocs a dégradé les perspectives économiques et fragilisé encore les entreprises et les ménages.
Pourtant le marché immobilier francilien a continué à faire preuve de résilience et à rester porteur, bénéficiant d’une demande forte et de la confiance sans cesse renouvelée des acquéreurs. Au 1er semestre 2022, les hausses des taux d’intérêt semblent avoir davantage incité les acquéreurs à concrétiser rapidement leur achat, leur solvabilité n’étant pas impactée pour le moment de façon critique. Les notaires considèrent que ce mouvement s’est prolongé, avec la volonté de nombreux ménages de signer avant l’été.
Au demeurant, la nouvelle donne économique comporte encore de nombreuses incertitudes entre taux d’intérêt en hausse, mais bien inférieurs à l’inflation, et revenus des ménages, pour le moment largement désindexés. A plus long terme, les perspectives économiques semblent moins assurées. Elles pourraient affecter un marché qui peine à se défaire de ses fragilités structurelles (absence de renouvellement du parc de logements et donc manque de produits, chantier difficile de la décarbonation des logements).
Mais dans une perspective courte, l’immobilier pourrait continuer de résister à ces crises bénéficiant de la confiance des ménages et resterait plus que jamais une valeur-refuge, un rempart contre l’inflation et l’insécurité.
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