Le marché immobilier francilien : 2e trimestre 2023 et perspectives
Le marché immobilier se trouve toujours privé de son principal moteur car le resserrement monétaire se prolonge avec une double problématique : un accès très difficile au financement et des taux de crédit à l’habitat au plus haut depuis 10 ans.
Les volumes de ventes de logements anciens ont reculé d’un quart en Ile-de-France lorsque l’on compare le 2e trimestre 2023 au 2e trimestre 2022, celui-ci étant par ailleurs le meilleur de ces 30 dernières années. Mais surtout, ces volumes de transactions sont inférieurs de 9% au 2e trimestre moyen de ces 10 dernières années, signalant un changement profond de tendance.
Après 4 trimestres consécutifs de recul des volumes de ventes, les baisses annuelles des prix se sont diffusées à l’ensemble des segments de marchés de logements franciliens. Selon nos indicateurs avancés, elles s’intensifieraient en octobre, avec des baisses de prix de 5 à 6% en un an. De nombreux économistes attendent une poursuite du resserrement monétaire dans les prochains mois. La baisse des prix, qui apporte un peu d’air au marché, est très largement pour restaurer la solvabilité des ménages. Les perspectives restent donc dégradées.
Baisse d’un quart des volumes de ventes au 2e trimestre 2023 par rapport au 2e trimestre 2022
Le marché a été atone au printemps. Les ventes réalisées correspondent souvent, d’après les notaires, à des transactions contraintes (divorce, succession, changement professionnel ou familial…).
Au 2e trimestre 2023, le marché de la maison ancienne a subi le choc le plus sévère, avec une baisse de l’activité de 27% par rapport au 2e trimestre 2022 (-33% en Petite Couronne et -25% en Grande Couronne).
Plus marquant encore, le volume des ventes de maisons s’inscrit désormais 18% en dessous de la moyenne de ces 10 dernières années marquant les difficultés de ce marché, après un très fort dynamisme lié à la crise sanitaire.
Plusieurs facteurs peuvent expliquer la sévérité du recul des ventes de maisons. Tout d’abord, l’augmentation des coûts de l’énergie affecte davantage les propriétaires de maison. Ensuite, les contraintes financières sont plus fortes avec une augmentation de l’effort à consentir (car les prix ont résisté plus longtemps). Enfin, on ne peut exclure des achats anticipés, suite à la pandémie, qui ont ensuite en partie asséché le marché.
Mais le marché des appartements est également à la peine. Les ventes d’appartements ont reculé de 25% en un an en Ile-de-France (-23% dans Paris, -26% en Petite Couronne et -24% en Grande Couronne). En revanche, si le point de comparaison est la moyenne des 10 dernières années, la résistance du marché des appartements est meilleure au 2e trimestre 2023, avec certes une baisse de 10% en Petite Couronne, mais de seulement 2% en Grande Couronne et 1% dans Paris.
Des tendances, déjà à l’œuvre se prolongent et témoignent des contraintes subies par les ménages.